Les vapoteurs peuvent souffler. La e-cigarette, qui a déjà séduit 7 millions d’adeptes en Europe, ne sera pas considérée comme un médicament, a tranché ce mardi le Parlement européen.
Réunis à Strasbourg, les eurodéputés ont dans leur majorité refusé que la cigarette électronique soit vendue exclusivement en pharmacie. Elle continuera à être accessible dans les boutiques spécialisées ou chez les buralistes. Elle sera en revanche interdite de vente aux mineurs, ainsi que de publicité.
La e-cigarette contient de la nicotine mais ni goudron, ni particules solides, rappellent ses partisans. Son innocuité pour la santé publique n’a cependant pas encore été démontrée. Lundi, à la veille du vote, quelques centaines d’usagers de la cigarette électronique ou représentants des fabricants avaient manifesté devant le Parlement européen.
Le texte censé rendre moins attractifs les produits du tabac prévoit également de porter à 65% les messages d’avertissement sur les paquets de cigarettes. La marque du cigarettier n’apparaîtra qu’en bas du paquet. Les cigarettes fines, dites slim, pourront continuer à être commercialisées, là encore contre l’avis de la Commission européenne. En revanche, les cigarettes aromatisées seront interdites, mais les mentholées auront un sursis de huit ans après la promulgation de la loi.
Le lobby de l’industrie du tabac mène depuis des mois une campagne intense auprès des parlementaires pour vider le projet de sa substance. Selon des chiffres donnés par des élus, le seul cigarettier Philip Morris a investi 1,4 million d’euros pour les convaincre
de gommer les aspects les plus contraignants de la directive.
Le vote du Parlement n’est qu’une étape dans le processus complexe de la mise en oeuvre d’une loi européenne. Le texte adopté mardi devra encore être soumis aux 28 capitales européennes.